DOMINIQUE POUCHAIN
STUDIO COD représente Dominique Pouchain à Lyon
Dominique Pouchain est né le 16 septembre 1956 à Dieulefit. En 1973, il commence son apprentissage dans l’atelier de ses parents, Jacques et Rolande Pouchain. Son père est céramiste et peintre, sa mère décoratrice. Il s’inscrit comme artisan à la Chambre des métiers en 1977 et produit alors de la poterie utilitaire. En 1979, se reconnaissant une vocation sans foi, il part se confronter à la rudesse du métier de maçon et d’ouvrier agricole. Cette transhumance professionnelle le ramène néanmoins vers différents ateliers où il propose son savoir-faire comme tourneur à la tâche. La terre l’a rattrapé, il se pose enfin dans son atelier en 1981. A partir de là, il ne cesse de chercher… Tout en poursuivant la poterie utilitaire, il aborde ses premières sculptures animalières. Le jus d’oxyde qu’il utilise est l’une des particularités de son ouvrage, une signature reconnaissable. Les pièces sont d’un noir mat, profond qui absorbe la lumière.
De l’utilitaire au simple plaisir
L’exposition au salon des Ateliers d’Arts à Paris en 1985 est fructueuse. La galerie Z, le Scorpion et la galerie Jean-Charles Morato décident de le soutenir et de l’exposer. Jean-Charles Morato a senti la singularité de l’homme et de son travail, son soutien sera sans faille, sa fidélité remarquable.En 1989, à la suite de l’ouverture de l’atelier Galerie à Dieulefit, Dominique Pouchain abandonne la production utilitaire et se consacre à la sculpture. Il rentre à la Maison des Artistes en 1990. Il installe son atelier à côté de sa maison à La Paillette- Montjoux en 1992. Cette année là est marquée par sa rencontre de l’Alquifoux, émail traditionnel méditerranéen (galène de plomb). Une débauche de couleurs intenses et vives envahit ses pièces, de celles qui renvoient la lumière tandis que le noir toujours aussi présent, lui, l’absorbe. La lumière, c’est elle qui est au coeur de la recherche.
Céramique et bronze
Passionné, Dominique Pouchain travaille sans relâche et le bestiaire s’agrandit. Les expositions se succèdent et le voilà présent dans de nombreuses collections privées en france et à l’étranger. Il commence à rêver ses pièces en bronze, il sait que le matériau pérenne donnera une nouvelle dimension à sa sculpture. En 2003, trois bronzes sont coulés à la Fonderie Barthélémy, c’est le début d’une collaboration qui perdure. En 2006, c’est le retour au noir et blanc d’étain pour la céramique. Une renaissance. Infatiguable et toujours aussi curieux, il choisit les monotypes comme nouvelle piste de recherche, monotypes qui sont invités à rejoindre les céramiques et les bronzes exposés à la Galerie Glineur dont il est l’un des artistes permanents.
Après des années de travail et de tâtonnements, l’artiste présente donc à Montjoux ses oeuvres actuelles. Des pièces intrigantes qui témoignent d’un savoir-faire dont Lorette Nobécourt a été le témoin : » Le geste est simple. C’est celui des potiers de toujours. D’une tradition ancestrale bien plus ancienne encore que celle propre au territoire de Dieulefit où il est né, en 1956. C’est un geste archaïque. Ce n’est pas lui qui a séduit la terre, mais la terre qui l’a progressivement conquis… Le tour, l’estampage, l’engobe, l’alquifoux : il a utilisé tous les outils et tous les matériaux à sa disposition. La ligne épurée de ses œuvres dit assez sur quelle crête intérieure son travail se situe. Entre ombre et lumière, pour lui qui sait que l’une appelle inévitablement l’autre. Et réciproquement… »
Patrick Chassepot – La Tribune – 20 mai 2010